On ne se croirait pas dans un asile à vrai dire, mais plutôt dans un vaste hall de manoir, avec murs boisés, tapisseries anciennes, sol ciré et lourdes tentures aux fenêtres. Sombre mais propre. Une femme (qui est-elle ?) vous accueille et vous confie à un(e) infirmier(e). Vous vous laissez conduire bien évidemment, vous avez pris vos médicaments sans-doute. Vous ne voyez même plus ces visages grimaçants au plafond ... 

Il est rare qu'en tant que pensionnaire, vous ayez à découvrir ces lieux. En effet, les bureaux de l'administration sont une aile privée de l'établissement, n'y va que le personnel, lorsqu'il a besoin de remplir de la paperasse, et toutes ces tâches barbantes. Mais il se peut que la directrice par exemple, fasse venir un(e) pensionnaire dans son bureau, quelque soit la raison, après tout ça ne regarde qu'elle, elle est le maître en ces lieux. Évitez donc de vous y égarer.

Comme on ne mélange pas les torchons et les serviettes, on ne mélange pas personnel et pensionnaires. La hiérarchie est tellement stricte que les pathologies ne doivent pas non-plus être mélangées, ainsi que les classements par carte. Mais tout ça devient tellement compliqué que finalement, chacun mange un peu comme il veut. Les seuls véritables points de repères sont les différentes salles, les tables en forme de trèfle ou de cœur, et tout ce genre de jolies petites choses simples à retenir.

Vous déambulez, seul, parfois accompagné, dans des couloirs vides, parfois bondés. Ce sont de grands couloirs larges et propres, au parquet ciré, aux murs blancs. C'est morne, c'est terne, mais vous y êtes tout-de-même. Vous pouvez rester dans les escaliers aussi, ils sont vieux, en bois, quelques marches grincent, vous pouvez les sauter à cloche-pied, mais sûrement que vous tomberez. Faites-y ce qu'il vous plaît.

Dieu sait ce qu'il s'y passe ... Cet endroit fait office d'infirmerie, de cabinet de docteur, et peut-être même de salle d'expérience ...? En tous les cas, personne n'aime trop y aller, de peur de n'en jamais ressortir. Qui sait ce qu'il s'y trouve ? Une table d'examen sans-doute, un stéthoscope, des seringues et quelques instruments bizarres. Vous attendez généralement en contemplant le mur un peu décrépi, les moutons de poussière sous le vieux radiateur et les cachets planqués entre certaines lattes du parquet.

Cette salle est toujours ouverte, sauf lorsque quelqu'un y est enfermé. Mais personne n'aime vraiment y être, on y ressent un malaise étrange ... vous avez l'impression de voir du sang sur les murs, de sentir une présence invisible ... Une pièce plutôt petite, aux murs nus et froids, blancs et lisses, tout comme le sol, et le plafond. La porte ne s'ouvre que de l'extérieur et elle est en métal épais. Personne n'entendra vos cris, prenez garde.